#2a. L’haptonomie, c’est toujours avec le papa
On parle souvent du couple maman-papa, parce que c’est le modèle le plus fréquent quand il y a un enfant en conception. Sur mon site, j’ai essayé de laisser entendre que tous les couples sont les bienvenus, j’ai évité le terme « papa » en ce sens.
Certaines mamans sont maman solo. Certaines mamans sont deux. Certains couples sont 3. Certaines mamans désirent faire de l’haptonomie, mais ce n’est pas le cas de leur compagnon ou compagne. Dans ces cas, je leur propose (avec accord du conjoint/de la conjointe) de venir avec une personne de confiance pour elles (exemple : grand-mère, amie proche, doula, coparent). Cette personne s’engage sur le cycle de séances, en ce sens que l’haptonomie périnatale est un processus et cherche à développer une relation affective stable.
#2b. L’haptonomie, c’est toujours à 2
Il est vrai que certaines écoles d’haptonomie revendiquent l’absolue nécessité que la maman vienne accompagnée aux séances. Selon les praticiens défenseurs de ce point de vue, ce serait là le seul moyen d’éviter une fusion malsaine entre la mère et son bébé et une relation presque perverse interdisant à la dyade une ouverture au monde et à la socialisation.
Je vois les choses différemment. D’abord parce que la complicité entre une mère et son bébé dans le ventre n’est pas toujours une évidence. J’ai déjà accompagné des mamans ayant réellement du mal à accepter la présence d’un enfant en elles, et venues pour apprendre à apprivoiser cet enfant, à accepter cette proximité permanente. Ensuite, parce que je crois que le praticien lui-même peut servir de tierce personne. Il peut être une des personnes montrant, par ses mains posées sur le ventre de la maman avec beaucoup d’affectivité, la beauté du monde à l’enfant. Il peut être une des personnes indiquant à la mère comment se déposer et relâcher son corps, afin d’y accueillir son enfant et de gagner en bien-être. Cela ne pose à mon sens pas le moindre problème éthique dans un cadre pratique clarifié.
Aussi, dans ma pratique, certaines mamans viennent seule au premier rendez-vous car elles veulent avoir davantage d’informations sur l’haptonomie périnatale avant même d’aborder le sujet avec leur compagnon ou leur compagne.
Parfois, elles viennent seules pour se livrer sans la présence de leur compagnon ou de leur compagne : et c’est bien pour elles que cela ait lieu avant d’entamer le cycle de séances. Je respecte beaucoup ce besoin que je trouve complètement légitime et fondamental.
Également, il existe des mamans qui ont un conjoint en déplacements réguliers. Elles aussi ont droit à connaître et à vivre les bienfaits de l’haptonomie ! Pour leur confort et celui de leur bébé. Pour découvrir qu’elles peuvent, de l’intérieur, inviter leur bébé à modifier ses positions dans le ventre. Pour gagner en qualité de sommeil en fin de grossesse ou quand leurs jambes ne leur offrent aucun répit la nuit. Pour modifier le seuil de la douleur, notamment des contractions. Pour diminuer leur peur d’accoucher. Pour réduire le risque de dépression postportum. Et plus encore.
Enfin, il m’arrive de proposer certaines séances à la maman seule, notamment quand je sens que la personne qui l’accompagne a besoin de se retirer quelques temps ou quand je sens qu’elle a besoin de se confier. Le deuxième parent peut venir s’il a envie, mais je le laisse maitre de sa décision. C’est notamment le cas des séances durant lesquelles j’invite la maman à se laisser bercer et enserrer dans une étole, ou durant lesquelles je lui offre un modelage du corps.
En somme
L’haptonomie périnatale, je l’ouvre à tou.te.s, quelle que soit la configuration. La société évolue. Ma pratique avec. Mamans solos, couples homosexuels, couples hétérosexuels, couples à trois : je vous accueille dans la découverte et l’intégration de l’approche haptonomique périnatale.
Sandra Cornaz, haptonome et doula (LYON et ses environs)
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photo : Chris Barbalis on Unsplash